La Lumière, ondes lumineuses pénétrant dans l’espace
Depuis
les années 1950, la lumière naturelle ou artificielle est devenue le matériau
phare de très nombreuses pratiques artistiques. La
lumière se retrouve au cœur de l’art, qu’elle soit dans la photographie, le
cinéma ou la peinture, ou bien encore associée
à l’architecture, à la danse ou aux technologies modernes de communication. Elle
s’oppose à l’obscurité dans l’esprit général, et peut renvoyer à l’action de
l’homme puisque étant un élément essentiel de sa survie. Il
est évident que la lumière a toujours été un objet de représentation symbolique
forte, associée notamment à la puissance divine, ou au pouvoir de révélation
contrairement à l’idée des Ténèbres qui plonge l’homme dans l’ignorance et
l’inanimé.
S’il
est une chose que montre l’histoire de la peinture, du Caravage aux
Impressionnistes, en passant par Vermeer ou Turner est que, plus qu’un symbole,
la lumière est d’abord le matériau essentiel du peintre – mais aussi de
l’architecte et du sculpteur.
La
lumière se réfléchit dans l’objet observé qui atteint l’œil de l’artiste, de ce
fait elle peut être considérée comme étant à l’origine des arts visuels. Devenue
manipulable et modifiable avec l’invention de l’électricité, elle est l’objet de
nombreuses interrogations concernant la perception. «
Etudier l’émergence de cet art spécifique de la lumière qui utilise la lumière
comme matériau et comme objet principal – non pas tant transitivement, pour
éclairer, écrire au néon, ou projeter des images, mais intransitivement, pour
explorer ses qualités et son potentiel esthétiques propres. » qui ??
Les
artistes se penchant particulièrement sur l’étude de la lumière, questionnent
notre relation au monde et aux objets, et pensent l’art dans une perspective phénoménologique.
Enfin, la lumière permet aussi de penser la trajectoire, le mouvement et la
vitesse. "La lumière en se répandant emploie du temps" affirmait le physicien Christiaan HUYGENS
(1629 - 1695). Elle
est en mesure de véhiculer de l’information et du sens.
Les
artistes bouleversent notre rapport au monde autant que notre rapport à
l’œuvre. « La lumière est un objet industriel, et familier » écrit Donald Judd
en 1964 lorsqu'il se penche sur le travail de Flavin, « c'est un moyen nouveaux
pour l'art; désormais l'art pouvait être constituée de toute sorte d'objets, de
matériaux, de techniques inédits ».
La lumière comme
matériau
Lumière sur industrie
« On
peut ne pas considérer la lumière comme un phénomène objectif, mais c'est
pourtant ainsi que je l'envisages. Et, comme je l'ai déjà dit, jamais l'art n'a
été aussi simple, ouvert et direct » Dan Flavin 19871.
C’est en 1963 que Dan Flavin fait apparaître la première œuvre constituée uniquement d’un tube fluorescent, la diagonal of personal ecstasy intitulée par la suite the diagonal of May 25, 1963.
Flavin avait l’habitude de dédier ses œuvres à des artistes, galeristes, collectionneurs, personnalités, amis. Cette oeuvre est un hommage au sculpteur Constantin Brancusi et son oeuvre La Colonne sans fin à Târgu Jiu ,1938, un artiste qui a influé Dan Flavin et le minimalisme.
L’oeuvre de Dan Flavin est composé d’un tube fluorescent jaune placé à 45° sur un mur.
A partir de ce vocabulaire élémentaire et restreint, l’artiste élabore un système de configurations diverses : au sol, au mur, au plafond, dans un angle, en barrière, en corridor, mais toujours fondé sur la répétition induite.
Une répétition qui prend comme référence la segmentation de La Colonne sans fin de Brancusi et la relation étroite avec l’architecture.
Flavin parlait d’«Art situationnel», ses installations étant étroitement dépendantes du contexte architectural dans lequel elles étaient présentées.
Très vite Dan Flavin comprend combien l’espace et la perception du spectateur peuvent être transformés par la puissance et la dynamique de son outil, à la fois lumière et couleur, pureté et simplicité.
JAGOREL Mathis
Obsession
Bruce
Nauman est l’une des figures majeures de l’art contemporain et l’une des plus influentes.
Pour lui la notion du corps et de l’identité joue un rôle fondamental dans ses réalisations. La notion du langage,
des phénomènes
de perceptions de l’espace, du processus artistique et de la participation du
spectateur, autant de thème qui reviennent inlassablement marquer le style de
ses oeuvres. Considéré comme le maître des installations il explore tout types
de matériaux, en passant par le néon, la sculpture, les films,
les vidéos
ou encore le dessin.
Bruce Nauman - Mean Clown Welcome, 1985 - Collection Brandhorst, Köln
Le néon
est très présent dans ses oeuvres avec laquelle il a notamment réalisé Mean
Clown Welcome, une figure aux allures clownesques. Il
s’agit
d’une
oeuvre de lumière
traitant avec ironie et humour des notions qui reste encore tabou dans notre
société: le sexe et la violence,
l’humour et
l’horreur,
la vie et la mort, le plaisir et la douleur. Les lumières s’éteignent et se
rallument pour donner place à de nouveaux éléments rendus visibles et lisibles
exprimant à la fois une vision ludique et austère du monde. Toujours en
mouvement son oeuvre se dévoile par fragments comme un voile de mystère et de
pudeur nous oblige à regarder les trajets en va-et-vient de ces hommes néons. A
la fois très simples et denses ils affichent parfois un nez de clowns
rendant ironique la beauté de son oeuvre aussi fascinante qu'irritante. Les
corps se succèdent, se manipule en brandissant à tour de rôle leur sexe qui
s’éclaire aux yeux des spectateurs. Son oeuvre fut montrée pour la première
fois à New York en 1985 et reçu de nombreuses critiques. A travers son oeuvre
Bruce Nauman à voulut avant tout traduire un sentiment de fragilité tout en
réaffirmant vouloir repousser l’exploration des limites de l’humain. Il construit et invente des situations,
simple et direct, dans un art aux idées parfois farfelues.
Amélie Péron
America, America Martial Raysse
America Amercia, 1964
America
America est une œuvre en trois dimensions composée de néons colorées et de
métal peint réalisée en 1964. En effet dans les années 60 Martial Raysse s’illustre
en tant que Pop Artist, pionnier de l’utilisation des néons et plexiglas bien
avant les américains. Selon lui la manière de représenter le monde nouveau dans
une société conservatrice était d’utiliser des matériaux innovants. En effet en
France les néons étaient peu communs contrairement aux rues américaines qui en
étaient envahies.
L’œuvre
est un fragment de la sculpture de Bartholdi, qui accueille en signe de
bienvenue les voyageurs ayant traversé l’Atlantique, symbole donc de liberté et
de découverte d’un nouveau pays en pleine croissance, emprunt de modernité.
Martial Raysse travail beaucoup sur la thématique de cette société de
consommation comme avec l’exposition au MOMA de son travail qui consiste en un
assemblage de produit neuf, lessive, objets en plastique. Raysse est selon
Claude rivière est un représentant majeur de l’école de Nice et bien sur du
Nouveau réalisme. Le groupe des nouveaux réalistes est constitué par Yves Klein
et Pierre Restany en 1960, ils prônent le retour à la réalité en opposition au
lyrisme de la peinture de l’époque.
Martial Raysse s’intéresse beaucoup aux Etats
Unis et ce qu’il représente, le rêve américain, la liberté, l’économie
fleurissante mais à la fois le superflu, cette société perverse de
surconsommation.
L’artiste change de tournant en 1970 et
s’intéresse à la peinture mais la lumière reste une caractéristique majeur de
sa technique. Pour lui "La peinture c'est faire de la lumière avec de la
matière"
Pauline Leriche
L’Avalanche de François Morellet
François Morellet L’Avalanche, 1996
L’Avalanche de François Morellet est
une œuvre optique sont principe est simple, après avoir tracé un quadrillage au
plafond, il y suspend 36 tubes d’argons par leurs tubes d’alimentations. Après
avoir choisi une des deux diagonales du carré il raccourcit progressivement les
fils d’alimentation de sorte à ce que le premier néon soit parfaitement couché
sur le sol, et le dernier parfaitement vertical. Les néons se baladent alors à
leurs guises. On observe alors une avalanche organisée mais se rapprochant du
chaos, une anarchie contrôlée.
Il s’agit d’une œuvre ou l’ordre et le
désordre se confrontent, au premier coup d’œil le spectateur ne perçoit que le
désordre mais au fil du temps il finit par apercevoir l’unité de cette
création. L’Avalanche a été exposé dans les Alpes bavaroises en 1996, la
couleur bleu peut renvoyer au froid glacial des montagnes, en effet François
Morellet réalise ses œuvres en fonction de l’environnement dans lequel il se
trouve d’où le nom « l’Avalanche ».
Cette dernière est un mariage entre
l’ordre et le désordre, ou le visuel n’est compréhensible que par la
connaissance de la mise en œuvre de l’installation.
Quentin Cadero
Cacophonous I
Robert Irwan
pacegalery
Depuis 1998 il fait les installation dans les
jardins, dans les chambres, dans les parcs, les espaces urbains variées. Il a
été influencé par un peintre qui
s’appelle John McLaughlin. İl voudrait jouer avec la lumiere et l’espace et avec la perception
visuelle en mettant une installation faite de lumières. Irwin a d'abord utilisé la lumière fluorescente
dans les années 1970. Son installation site-conditionnée Excursus: Hommage à la
place, une méditation sur le peintre Josef Albers. Il se compose de petites
salles, divisées par des murs en toiles tendues sur lesquels se trouvent des
batons lumineux ; La lumière de chaque pièce, sa valeur en fonction de la
distance par rapport aux fenêtres, est renforcée par quatre ampoules
fluorescentes doubles blanches et colorées, chacune suspendue verticalement au
centre de chaque mur. Comme son installation d’Excursus Irwan il a crée
une autre installation qui s’appelle cacophonous il a fait un travail de rayure
qui symbolise les voix créant une cacophonie dans la vie en jouant avec
l’espace. Il a mis en valeur la relation des sons et des lumieres avec
l’espace. Pionnier du mouvement Lumière et Espace en
Californie du Sud, le travail de Robert Irwin attire l'attention sur les
conditions environnementales ambiantes, les rendant palpables en augmentant la
prise de conscience du spectateur dans le contexte du travail. Pour son
exposition à Pace, il a produit huit œuvres qui font progresser son utilisation
de la lumière fluorescente, un matériau qu'il a utilisé pour la première fois
dans les années 1970.
Irmac Ozkan
La
télé de mes fesses par Loriot-Mélia (2004)
"Nous avons une production commune depuis 1992. Un soir, une nuit,
le hasard a voulu que l´on repère -ensemble- sur le mur, une très
extraordinaire tache de lumière. Subjugués par le mystère de cette tache, nous
sommes restés un long moment à la décrypter. L´énigme fut résolue lorsque l´on
vit le chat s´étirer: il s´était endormi en cachant une partie du miroir posé
sur le lit encombré d´objets divers. Le chat sauta, l´image disparut, le
miracle était fini!" François Loriot et Chantal Mélia (ESPACE Sculpture No. 46).
CréLa télé de mes fesses (2004) © Loriot & Mélia
La collaboration de François Loriot et Chantal Mélia leur est venue comme
d'un flash et depuis, leur fascination pour la lumière se retrouve dans leurs
œuvres riches et variées comme dans "En tout éclat de chose"
(1993), "Solœil" en (1996), "Chorus" (1998), "A
main levée" (2002), "S'envoyer au diable" (2005) ou encore
dans "La télé de mes fesses" (2004) qui sont toutes des pièces détournant
la lumière, de manière poétique, humoristique ou critique.
Dans "la télé de mes fesses", on retrouve une télévision
emboîtée dans une chaise renversée dont l'assise est ajourée de multiples
petits trous formant une étoile inscrite dans un cercle. Vous mettre des
étoiles pleins les yeux et nous faire oublier la réalité? C'est peut-être ce
que la télévision tente de faire. Mais cette oeuvre de Loriot et Mélia filtre
toute cette merde médiatique et rend l'information abstraite.
La lumière, issue de la télévision transperce alors l'assise de la
chaise, et danse au milieu une pièce sombre, et l'image de la télévision
devient inintelligible, seul le son permet d'interpréter l'information. De
l'image de la télévision ne restent que des points lumineux changeant de
couleurs au rythme d'une image que l'on ne peut voir, mais seulement
interpréter.
Ce procédé de filtration de l'image télévisée se retrouve dans une autre
de leur oeuvre "Conversation cathodique" (2006) située dans une
chapelle. On retrouve un "télévitrail", un mur de quatre téléviseurs
cachés par un moucharabieh aux motifs géométriques. Non seulement l'image est
filtrée et incompréhensible, mais le son l'est aussi. Avec cette pièce Loriot
et Mélia vont encore plus loin dans le détournement médiatique qu'avec "La
télé de mes fesses".
Dans ces deux oeuvres, la lumière est comme l'information, filtrée, et
selon Loriot et Mélia, ce procédé montre "comment rendre votre télé
regardable".
Brandon G.
Anthony Mc Call « five minutes of pure
sculpture » Toucher pour sentir la lumière
Anthony Mc Call, cinéaste d’origine britannique installé à New York, Anthony
McCall s’est fait connaître dès les années 70 par ses films de « lumière solide
» comme l’un des protagonistes du cinéma expérimental de 1970.
Anthony Mccall – Artist - SKNY
Un
travail au croisement de l'art minimal, de l'art conceptuel, de la performance
et du cinéma, aujourd’hui considéré comme central dans le développement de
l'art de ces trente dernières années.
Anthony Mc Call se concentre sur les composants premiers du cinéma : la lumière et la durée.
Il est à la recherche d’une projection solide de la lumière, un film dans l’espace créé grâce à une oeuvre évolutive et éphémère.
Il explore les propriétés plastiques du faisceau lumineux et transforme la projection de lumière, matérialisée par la diffusion de fumigène, en environnement sculptural mouvementé.
Elle n’a d’intérêt que si l’on y participe, les formes sont répétitives mais changent pourtant à chaque mouvement, la lumière et la fumée ne triche pas et se montrent telles qu’elles sont et telles qu’elles évoluent au cours du temps. On y retrouve encore un point important du cinéma expérimental.
Une certaine impression de sculpture mais lorsque l’on touche ou que l’on traverse on se rend compte que ce n’est rien, notre imaginaire pense que c’est palpable c’est une illusion du toucher,
une projection solide de la lumière.
En regardant, on trouve une troisième dimension à ces sculptures illusoires, des lignes droites très simples et très intéressantes qui forment des courbes dans un espace qui parait alors immense.
Anthony Mc Call est précurseur d’un nouveau type de « sculpture » inspiré du cinéma en interaction avec les spectateurs, qui modifient ses sculptures de lumières avec leur corps mais également une interaction avec l’environnement. Il utilise des lignes verticales et horizontales ainsi que de la fumé qui avec l’interaction des visiteurs réalise un ballet interrompu de formes indescriptibles qui laissent parler l’imaginaire de chacun.
Anthony Mc Call se concentre sur les composants premiers du cinéma : la lumière et la durée.
Il est à la recherche d’une projection solide de la lumière, un film dans l’espace créé grâce à une oeuvre évolutive et éphémère.
Il explore les propriétés plastiques du faisceau lumineux et transforme la projection de lumière, matérialisée par la diffusion de fumigène, en environnement sculptural mouvementé.
Elle n’a d’intérêt que si l’on y participe, les formes sont répétitives mais changent pourtant à chaque mouvement, la lumière et la fumée ne triche pas et se montrent telles qu’elles sont et telles qu’elles évoluent au cours du temps. On y retrouve encore un point important du cinéma expérimental.
Une certaine impression de sculpture mais lorsque l’on touche ou que l’on traverse on se rend compte que ce n’est rien, notre imaginaire pense que c’est palpable c’est une illusion du toucher,
une projection solide de la lumière.
En regardant, on trouve une troisième dimension à ces sculptures illusoires, des lignes droites très simples et très intéressantes qui forment des courbes dans un espace qui parait alors immense.
Anthony Mc Call est précurseur d’un nouveau type de « sculpture » inspiré du cinéma en interaction avec les spectateurs, qui modifient ses sculptures de lumières avec leur corps mais également une interaction avec l’environnement. Il utilise des lignes verticales et horizontales ainsi que de la fumé qui avec l’interaction des visiteurs réalise un ballet interrompu de formes indescriptibles qui laissent parler l’imaginaire de chacun.
Hermeline Duchemin
Michel VERJUX - DOUBLE PORTE - 1990 -
Galerie Durant Dessert, Paris
©André Morin ; exposition personnelle : galerie Liliane et Michel Durand-Dessert, Paris, 1990
Dans double porte, Michel VERJUX nous présente une de ses installations visuo-spatiale autour de la lumière. Elle nous fait découvrir deux éclairages strictement identiques réparties dans deux pièces communicantes. Un bloc est disposé à une certaine distance du mur et est illuminé grâce à un projecteur minutieusement calibré. Bien sûr la lumière s’applique sur la face du cube exposée au projecteur mais elle laisse également apparaître un léger contour lumineux sur le le mur. Avec la position du projecteur et la perspective de l’espace, Michel VERJUX créé différentes échelles. Il laisse le choix au spectateur de suivre la porte la plus illuminée mise en avant par un chemin de lumière. Ou au contraire la porte de l’ombre qui suggère le mystère. La voie de la lumière (qui est celle que la majorité des gens choisissent) symbolise le confort, la sureté, l’acquisition mais également la facilité. Elle s’oppose nettement à la voie plus sombre et beaucoup moins bien défini mais qui offre, par sa taille, beaucoup plus d’opportunités. Bien sûr les deux pièces juxtaposées sont étroitement liées dans l’œuvre et communiquent un passage inconnu comme une sorte de vortex. L’usager est alors mis en abîme lorsqu’il interagit avec l’installation. En observant l’ombre de sa silhouette, il s’observe dans une temporalité future avec un avenir clair. Chose qu’il ne peut pas faire via l’ouverture de l’ombre qui laisse planer le doute quant aux perspectives de l’individu et à son devenir. Par son procédé minimal, double porte suggère deux décompositions. La première est explicite : c’est la décomposition de la lumière en deux espaces. La deuxième est plus implicite : c’est la décomposition des choix que l’Homme peut faire au cours de sa vie. Mener une vie faite d’acquis ou prendre une part de risque, telle est la question.
Julien COUGNAUD
Light space modulator
Light-Space Modulator, author: László Moholy-Nagy, 1922–1930, Replik 1970. Bauhaus-Archiv Berlin / © VG Bild-Kunst 2016.
L’oeuvre «Light-Space-Modulator» (1930), aussi appelé «The Light Prop
for an Electric Stage» est une sculpture cinétique du peintre et photographe
Hongrois László Moholy-Nagy. Moholy-Nagy a été enseignant à l’école Bauhaus à
partir des années 20 et été beaucoup influencé par le constructivism. Au long
de sa carrière il a préconiser pour l'intégration de la technologie et de
l’industrie dans l’art, un thème qu’on retrouve dans le
«Light-Space-Modulator». Cette oeuvre est utilisé pour montrer à la fois des
jeux de lumières et le mouvement a travers de différentes éléments mobiles et
statiques, transparents et découpés. L’oeuvre consiste d’un
corps constitué d’une boite avec une ouverture circulaire à l’avant. Montés
autour de l’ouverture se trouve des ampoules en jaune, vert, bleu, rouge, et
blanc (environs 70 ampoules). A l’intérieur du corps, parallel a l’avant, se
trouve un deuxième panneau avec une ouverture avec des ampoules. Les ampoules
s’éclairent selon une séquence prédéfini. Elles illuminent un mechanism composé
de matériaux translucides, transparents, et frettés qui est perpétuellement en
mouvement. Le mechanism is soutenu par une plateforme circulaire avec trois
parties. Chaque section peut être considéré comme une étude de mouvement
différente. La première section est
composé de trois barres qui bougent d’une démarche saccadée. Des différentes
matériels translucides, des barres horizontales et un filet en fil de fer sont
montés sur les trois barres. La deuxième section étudie le mouvement de trois
plans différent devant un disque en aluminium statique. Devant les trois
divisions se trouve un petit disque en cuivre bien poli. Entre les deux disques
une petite boule est mis en mouvement, suivant une série de courbes qui
s’approchent au moment d’une montagne russe. La troisième section contient une
barre en verre avec une spiral de verre a sa cime. Ce disque lévite au dessus
d’une plateforme circulaire réfléchissante. Les ombres et jeux de
lumières sont destinés être projetés sur un mur très rapproché
construite autour de l’oeuvre. L’oeuvre est faite pour être exposé que dans le
noir pour un maximum de contraste. Le deuxième titre de cette oeuvre nous
décrit comment Moholy-Nagy avait imaginé l’usage de son oeuvre. Elle est
destiné être utilisé sur scène pour illuminer des pièces de théâtre, le but
pour lui étant surtout d’injecter des éléments cinétiques dans lequel leur
relations avec le volume étaient virtuelles.
Elise Cugnart
« Le jour drape
toutes les formes de milles subtilités qui sont autant de jeux et depièges possibles pour la lumière. La nuit laisse libre
cours à la redécouverte de ces formes constituées et ce terrain d’investigation est
imaginairement précieux. » Yann Kersalé. Tel est
l’imaginaire développée par Yann Kersalé à travers son oeuvre, Mer-veille réalisée en 2013. Veilleuse de lumière indiquant
l’entrée du port, l’installation attire les regards par son étonnante clarté, proposant une diffusion de
son propre reflet au gré des vagues.
Précurseur
français de la lumière architecturale, Yann Kersalé s’illustre dans ce domaine
en proposant des travaux toujours plus lumineux et
expressifs. Outil de mise en mouvement d’espaces et de constructions, la lumière est
également l’un de ses moyens de faire revivre la nuit, en en proposant une autre facette.
L’installation de Yann Kersalé vient cette fois
s’intégrer à l’architecture minutieuse et dentelée de Rudy Ricciotti, enveloppant le bâtiment d’un voile
coloré. Il place pour ce faire des centaines de points lumineux derrière les murs en
béton dentelés, créant un jeu avec l’architecture de ceux-ci. Les ombres s’y mêlent et s’y perdent face
à l’immensité de l’océan, dynamisant par la même occasion le bâtiment. Les visiteurs sont
guidés par cette lumière, à travers un parcours tout en détours.
Fort de ses
ombres et reflets, le bâtiment vit au rythme de l’eau la journée avant de s’illuminer la nuit, comme l’écho des vagues à
l’entrée de la ville endormie. Yann Kersaléperturbe nos sens par ce décalage, opposé à celui de
la lumière naturelle. Ces deux facettes de l’installation sont en effet remarquables; après
avoir joué avec les structures et reflets de l’architecture le jour, l’installation s’illumine
la nuit, immergeant le spectateur dans un univers magique où jeux de lumière et de reflets se
complètent.
Le rythme de la mer continu d’exercer sa lente
pulsation sur le bâtiment, comme le battement d’un coeur endormi, symbole du sommeil apaisé de la
ville. L’installation semble entrer en résonance avec les mouvements de la mer qui lui
fait face, produisant, à sa manière, unerespiration d’un voile bleuté…
Pauline Oger
Théâtre d’ombres, Christian Boltanski
©Théâtre d’ombres, Christian Boltanski, 1984_
Bernadette Soemers Sarneel
Cette oeuvre est marquée par la vision de l’art
de Boltanski. En effet ce dernier ne fait pas “de l’art qui fait changer les
choses”, mais un art qui s’adapte et réagit à son époque, un art qui raconte et
s’exprime. Boltanski raconte, il partage et pas n’importe quoi. A travers
Théâtre d’ombre, et comme dans la plupart de ses autres oeuvres, Boltanski nous
livre … du Boltanski.
C’est son autobiographie à laquelle nous avons
droit, une partie de son histoire et de sa vie. Est-elle réelle ou fictive?
Seul lui le sait car la scénographie spectaculaire de l’oeuvre rend toute
information mensongère et irréaliste.
Boltanski nous expose sa vie, et pourtant il sait
que la pièce ne prendra vie que lorsqu’un spectateur viendra la contempler, et
y trouver un sens, grâce à son propre passé.
Il n’est pas compliqué de trouver une histoire
qui est propre à chacun dans les multiples ombres projetées dépendantes du
hasard. Pas de trucages, pas de mécanismes caché, simplement un rouage visible
par tous. Face à cette réalité crue et brutale, chacun est libre d’accepter que
que l’oeuvre voudra lui dire.
Boltanski est notre miroir, agissant comme un
historien de la mémoire affective et nous exposant simplement les traces de
notre vie. Il pose une question et laisse le soin au spectateur de trouver la
réponse…
Mais alors
ici, quelle question pose-t-il? Que cherche-t-il à faire ressentir?
Tout commence en fait alors que l’artiste atteint
ses 23 ans, c’est à cet âge là qu’il réalise qu’il a “perdu son enfance”, qu’il
n’en garde plus souvenirs. Débute alors une recherche acharnée de ses souvenirs
d’enfance qu’il ira jusqu’à inventer pour posséder une trace du passé.
Théâtre d’ombre est un souvenir, une preuve.
Vestige du passé à travers son esthétique de mobile pour enfant, il évoque
aussi les terreurs nocturnes, souvenirs de cauchemars et de peurs informulables
: peurs du noir, de l’inconnu, et même du monstre sous le lit. Une mémoire
collective de ressenti d’enfance qui touche forcément d’une manière ou d’une
autre le spectateur immergé dans l’oeuvre. Mais si Boltanski avait voulu
évoquer l’enfance, il aurait tout aussi bien pu mettre en scène des jouets ou
un thème un peu plus joyeux.
Si les silhouettes ressemblent à des squelettes
et l’ambiance mortellement nostalgique c’est car l’oeuvre est une vanité.
“Rappelle toi ton enfance, car plus jamais tu ne la retrouvera, et là commence
ton chemin vers la mort” semble nous souffler chacune des ombres. C’est peut
être bien ce qui pousse l’artiste à concevoir un souvenir palpable de ce qu’il
est, et a été. Souvenir qui
paradoxalement nous rappelle à tous que nous sommes mortels.
Tassia K.
Installations
lumineuses interactives
Blue, red and yellow
Blue, red and yellow, 2001, Neuenationalgalerie, Berlin
C'est à la fin des années 70 que Ann Veronica Janssens crée
« des endroits pour capturer la lumière, […] des espaces conçus comme des
tremplins vers le vide » (in Ann Veronica Janssens, Musée d’art contemporain de
Marseille, 2004). Ses œuvres sensorielles, nommées « super spaces »
par l'artiste, sont réalisées à partir de matériaux très simples : bois,
ciment et verre emprisonnent l'immatériel, lumière, son et brouillard
artificiel. L'espace matrice des futures environnements à brouillard coloré est
l’œuvre installée en 2001 sur la terrasse du Neue Nationale Galerie Berlin, Blue,
Red and Yellow.
C'est dans cet épais brouillard dont la couleur est instable,
qu'elle immerge entièrement le spectateur devenant ainsi pleinement acteur de
l’œuvre. Perdu dans la brume colorée, l'immergé redécouvre ses sens, il vit
alors une expérience directe, sensorielle et unique à chaque immersion dans ces
installations minimalistes. L'artiste joue habilement avec la lumière pour
rendre l'immatériel sensible et visible, elle active une perte de contrôle des
sens chez le spectateur et le confronte à la perception de l'insaisissable.
Passionnée par le vide, Ann Veronica Janssens, voulait le « mettre
en mouvement, lui conférant une sorte de temporalité », notamment à travers le
changement de couleur qui donne une indication temporelle à l'immergé. Avec
pour seuls auxiliaires ses sens, l'immergé déambule dans le brouillard coloré
face à l'inconnu.
Alors, serez-vous assez courageux pour vous lancer à corps perdu
dans ce vide coloré ?
Marion Bernardi
Dreamachine, Brion Gyson
Burroughs and Gysin, 1958, Mike Smith Studio
Dreamachine, 1961, Unknow
C’est ainsi que le rêve nait « les visions commencent par un kaléïdoscope de couleurs (…) elles gagnent progressivement en complexité et en beauté, s’écrasant comme une vague sur la berge, jusqu’à ce que des motifs colorés entiers viennent s’engouffrer. Un moment après, les visions persistaient derrière mes yeux ; j’étais au beau milieu de la scène, des motifs infinis prenant forment autour de moi. J’ai éprouvé pendant un moment une sensation de mouvement spatial presque insupportable, mais cela en valait la peine car j’ai constaté, quand ça s’est arrêté, que je me trouvais très haut au-dessus de la Terre, dans un flamboiement de splendeur universelle. Ensuite, je me suis rendu compte que ma perception du monde environnant s’était nettement accrue. Tout sentiment de lassitude ou de fatigue s’était dissipé…»
En 1958 Brion Gyson relatait
l’expérience hypnotique, dont s’inspire La Dreammachine, comme la vision
d’ « une tempête transcendantale de
visions colorées ». Celle dont il avait été témoin dans un autobus menant à
Marseille. C’est en regardant paupière clause en direction du soleil couchant
et à travers les arbres défilant, qu’il atteint un état de sérénité tel qu’il
se senti comme dans un autre monde
C’est dans l’espoir de
revivre cette expérience que la Dreamachine naquit au début des années 1960 au
Beat Hôtel de la rue Gît-le-Cœur à Paris. Brion Gyson en obtenu même un brevet
en 1961, et le résultat de ses expériences sera publié l’année suivante dans le
périodique des arts d'Olympia.
Brion Gysin trouva
l'explication de cette expérience inhabituelle dans l’œuvre du Dr W. Grey
Walter The Living Brain. Le Dr Walter était neurophysiologiste et chercheur
débutant sur la nature des ondes cérébrales et la fonction cérébrale
correspondante. C’est à l’aide de Ian Sommerville que Brion Gyson décida de
construire cette machine à rêve.
La Dreamachine se compose
d'un cylindre percé de trous, posée sur une platine en mouvement. Au milieu du
cylindre se trouve une ampoule. Le plateau tourne à 78 tr / min. Les sujets
sont ainsi invités à s’asseoir devant la machine et à fermer les yeux. La
lumière brillant à travers les trous du cylindre vient scintiller sur les
paupières. La lumière clignote à une fréquence d'environ 20 Hz qui est
similaire à la fréquence des ondes cérébrales alpha qui sont associés au
cerveau en état de relaxation.
Le sujet est plongé dans
un univers coloré l’invitant au calme et au
voyage.
Jason Chapron
Jason Chapron
The Weather
project Olafur Eliasson
Olafur Eliasson - Weather Project Resolution 1920 x 2560 License Attribution
License Photographer Simiant Date Oct 23, 2006
À la fois aveuglante mais aussi accueillante, The Weather project est une installation lumineuse de l’artiste danois Olafur Eliasson, placée au Tate Modern à Londres. Occupant la totalité d’une pièce, l’installation accueille les visiteurs au sein d’une atmosphère singulière.
En effet, plongé dans une brume épaisse, le
spectateur pénètre dans un espace baigné d’une lumière orangée émanant d’un
immense cercle placé au sommet de la salle. En réalité, la surface lumineuse
n’est qu’un demi-cercle reflété par un miroir fixé au plafond et le recouvrant
dans son intégralité. Ainsi c’est par une illusion d’optique qu’Olafur Eliasson
parvient à recréer un environnement naturel presque spatial.
De fait, malgré des aspects techniques et
technologiques utilisés, The Weather Project tente de reproduire une atmosphère
existante à l’état naturel. Tel un levé ou un coucher de soleil que l’on
percevrait de l’espace, la présence de cette lumière incandescente et de la
fumée ambiante entourant le spectateur permet de plonger son observateur dans
une sphère particulière et totalement immersive.
C’est d’ailleurs cette ambiance statique qui va
faire naître différents comportements chez les visiteurs du musée. Certains,
comme contemplant le phénomène, décideront alors de s’allonger sur le sol seul
admirant l’air baigné de sa lumière orange et observant leur reflet au plafond
presque en méditation avec eux même. D’autres joueront avec le gigantesque,
créant ainsi en groupes grâce à leurs corps, des lettres, des mots, des motifs.
Ainsi Olafur Eliasson produit, au travers de la
lumière et du reflet, un espace propre à son univers où chacun se retrouve
libre d’interprétation et de réaction face à cette installation
particulièrement représentative de sa démarche artistique.
Louise Peyon
Louise Peyon
L’exploitation de la lumière naturelle
La lumière naturelle est une donnée
physique indépendante de la main de l’homme. Elle évolue constamment et échappe
à la volonté d’un tiers. Depuis toujours elle s’oppose à l’obscurité et permet
à l’homme d’évoluer dans son milieu naturel. Elle représente la révélation
comme le théorise Platon qui distingue le monde des hommes enchaînées dans une
demeure souterraine et le monde éclairé des idées, qui permet d’accéder à la connaissance de la réalité.
L’église de la lumière
Naoya Fujii, l’église de la lumière, Tadao Ando
Cette église est la représentation même du
travail de l’architecte, en effet, Tadao Ando aime tout particulièrement
travailler le béton, ainsi que la simplicité des volumes et des formes, de même
qu’il aime faire dialoguer son architecture avec les éléments comme le vent,
l’eau, la lumière ou le ciel.
Cette église est donc faite de béton, très
minimaliste et ce qui fait sa particularité, ce sont les ouvertures qui
découpent la structure, laissant passer la lumière et formant une croix
lumineuse.
Ando disait: "L’église est une boite
carrée, sans fioritures, vue de l’extérieur. Mais dès que l’on y entre, on se
retrouve face à une croix de lumière qui scintille à travers les fentes du mur.
La boite carrée prend soudain vie grâce à la lumière. La fascination nait dans
l’espace de la lumière naturelle. Je souhaitais fasciner les gens en leur
faisant prendre conscience de la vie. Je crois que la source de toute création
se trouve dans ma volonté de faire de l’architecture pour créer la fascination
au-delà de l’imagination".
La croix de lumière a une dimension
spirituelle forte, la ou les croyants y verraient la lumière de l’apparition,
même les non croyants peuvent admirer ce génie d’architecture et de
minimalisme.
The Crater's
Eye, entre lumière et terre
Roden Crater's Eye, James Turrel © Florian Holzherr
James Turrell, The Color Inside, (2013), University of Texas
Le Roden Crater est un volcan, acheté par l'artiste américain
James Turrel. Spécialiste des installations qui renvoient à la contemplation de
la lumière, naturelle ou artificielle, il recherchait un site particulier pour
développer son travail, capter les couleurs, le temps et les mouvements du
ciel. C'est ainsi que son
œuvre Crater's Eye a pris forme en 2003: une pièce creusée au
centre du volcan accessible par des tunnels. Une simple ouverture en haut du
dôme, et toute l'immensité de l’œuvre se
dévoile. Cette lucarne au plafond, appelée oculus, associée
à un espace clos permettent d'observer à l'œil nu l'évolution du
ciel, du soleil et de se perdre dans le cosmos.
L'endroit est un
espace calme dédié à la contemplation, la reflexion. Ceint de murs courbés, la
pièce est plongée dans une lumière naturelle qui change de couleur et
d'intensité au gré du temps qui passe. L'évolution du soleil et le climat
extérieur altèrent l'experience visuelle. C'est un observatoire où le ciel se
dévoile à ses visiteurs et les plonge dans un univers hors du temps.
James Turrel a
réalisé le même type d'espace en 2013, intitulé The Color Inside, au
coeur d'une université au Texas. Cette fois si, durant le coucher et le lever du
soleil, des lumières artificielles de couleurs illuminent les murs et créent un
contraste avec la lumière naturelle intense du ciel.
Crater's Eye est une œuvre qui bouleverse notre vision de la
lumière, des couleurs, et du ciel. C'est une experience que l'on retrouve dans
l'art de James Turrel, extraordinaire et puissant.
Clara Chanteloup